Assemblée Générale du FSC

Intervention de Hindou Oumarou Ibrahim

Présidente du Conseil FSC – Peuples Autochtones
Assemblée Générale du FSC, Panama – Session stratégique

Quand j’étais petite, ma grand-mère me disait souvent :
« La forêt, ce n’est pas seulement des arbres ; c’est le poumon de la Terre et le cœur de notre peuple. »

Pour nous, peuples autochtones, les forêts ne sont pas de simples ressources à exploiter ou à gérer.
Elles sont notre pharmacie, notre supermarché, notre école et notre temple.
Chaque arbre, chaque racine, chaque chant d’oiseau porte une histoire et une leçon :
il nous enseigne comment vivre en équilibre, dans le respect et l’harmonie avec tous les êtres vivants.

La véritable valeur des forêts ne se mesure ni en dollars, ni en crédits carbone, ni en mètres cubes de bois.
Leur valeur réside dans la vie qu’elles abritent, l’identité qu’elles forgent, et le lien spirituel qu’elles nourrissent entre nous et la nature.

Je viens du Tchad, un pays de contrastes, de savanes et de forêts, de lacs et de déserts.
C’est la terre de ma communauté, le peuple Mbororo, un peuple pastoral et nomade, profondément attaché à ses territoires et à la sagesse de la nature.

Pour nous, la forêt est bien plus qu’un écosystème :
c’est un système de connaissances, un réseau vivant où chaque être – humain, animal ou végétal – a sa place, sa voix et son rôle.

Aujourd’hui, à travers le FSC et son engagement envers les peuples autochtones, nous avons l’occasion d’unir ces savoirs anciens à la science moderne pour construire un futur où la gestion des forêts rime avec respect, équité et durabilité.

En reconnaissant la valeur culturelle et spirituelle des forêts, en protégeant les droits des peuples qui en sont les gardiens depuis des générations, nous protégeons aussi le cœur vivant de notre planète.