La cartographie participative en 3 dimensions

Gérer les ressources naturelles en associant les populations rurales permet de mieux protéger l’environnement, atténuer les conflits sur l’accès aux ressources et de lutter contre la pauvreté et les changements climatiques afin de mieux planifier le développement. AFPAT a développé, en lien avec IPACC et le support financier du CTA, un projet de cartographie participative en 3 dimensions permettant d’associer les peuples autochtones, les communautés locales et les femmes à la gestion des ressources naturelles.

La population rurale et autochtone de Baibokoum (Sud du Tchad) est confrontée à des problèmes de compétition pour l’utilisation des ressources naturelles semblables à d’autres régions du Sahel. Parmi ces difficultés on retrouve des changements dans l’utilisation des terres, notamment la superposition des terres de pâture avec l’agriculture sédentaire, la perte de la biodiversité en raison du changement d’utilisation des terres, l’accès aux cours d’eau par les éleveurs nomades, l’impact des industries extractives et les impacts du changement climatique. Tous ces facteurs contribuent à l’augmentation de la vulnérabilité, la dégradation des sols et les pertes de biodiversité, l’insécurité et les risques de conflit autour des enjeux de l’alimentation humaine.

AFAPT a conduit le projet de Baibokoum précédé d’un atelier en Novembre 2011 à N’Djamena, en lien avec le réseau IPACC, l’Organisation météorologique mondiale, l’UNESCO, le CTA, les services météorologiques du Tchad et le gouvernement pour discuter de l’adaptation au climat et les risques vécue par les communautés nomades en Afrique aujourd’hui. L’atelier de N’Djamena a conduit à la Déclaration de N’Djamena sur les connaissances traditionnelles et l’adaptation au changement climatique qui a été présenté lors de la 17e Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques COP17 a Durban en Afrique du Sud.

Des nomades, des membres de la communauté semi-nomades des villages du district ont ensuite passé 13 jours de réalisation de la carte avec les connaissances traditionnelles autochtones; montrant l’utilisation des terres, les routes traditionnelles de migration du bétail, les caractéristiques de l’écosystème, et de l’information sur la biodiversité, bref les connaissances et les savoirs autochtones.

Le projet a ainsi permis d’identifier des espèces d’arbres à protéger, mais a aussi permis la construction d’un dialogue entre les différentes communautés pour résoudre les conflits liés à l’usage des terres et la participation des communautés dans la planification et la prise des décisions pour le développement.

Pour en savoir plus :

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