Dans le cadre du projet PISCCA soutenu par l’Ambassade de France au Tchad, AFPAT a réalisé en décembre 2017 deux ateliers de formation des femmes aux enjeux du changement climatiques et des droits humains.
AFPAT a bénéficié d’un projet PISCCA de l’ambassade de France pour renforcer les capacités et améliorer les conditions de vie des femmes autochtones peules Mbororo sur les changements climatiques et les droits humains. Ces deux projets ont mis en avant les impacts du changement climatique au Tchad, et les difficultés rencontrées par les communautés dans l’année 2017 marquée par les impacts du changement climatique.
L’atelier de Gournoida
AFPAT a organisé un premier atelier de formation sur le changement climatique, la gestion des ressources naturelles et les droits essentiels à Gournoida, un village dans le canton Toura, la région de Mayo Kebbi Est, au Sud du Tchad, du 2 au 3 décembre 2017. L’atelier a réuni les femmes et les hommes de la communauté ainsi que les jeunes filles et garçons pendant deux jours autour des différentes activités : des présentations, des discussions, des débats, des projections des films documentaires de sensibilisation. Une équipe de FM Liberté a suivi l’atelier dans le cadre d’un reportage radio
L’atelier de Wouro Biridji
Il s’est tenu un deuxième atelier de formation sur le changement climatique, gestion des ressources naturelles et les droits essentiels à Djoldewo presque 62Km de Masséna un village enclavé dans la région du Chari Baguirmi au centre du Tchad, du 11 et 12 décembre 2017. L’atelier a réuni les femmes et les hommes de la communauté venus de 23 villages ainsi que les jeunes filles, garçons et aussi le représentant du sultan de Massenya. Pendant deux jours se sont déroulé des présentations, des discussions et des débats, des projections des documentaires ainsi qu’un reportage radio avec FM Liberté.
Les enseignements des atelier : Impacts du changement climatique sur les communautés
Wouro Biridji : “L’année dernière il y a eu plus de pluies et plus régulières que cette année et les animaux sont restés 4 mois au village tandis que la saison sèche a duré 7 mois et 15 jours. Cette année il y a eu la rareté des pluies et la durée de la saison des pluies était juste de 2 mois, la première pluie est tombée le deuxième jour du ramadan ce qui correspond au 8 juin 2017 soit avec un retard d’un mois par rapport à l’année dernière, ce qui fait que certaines personnes font la transhumance jusqu’à dans la zone de Koudou Alloua, Moundou, Doba, (plus de 500km) et parfois au-delà voir même en République Centrafricaine à la recherche de l’eau et du pâturage, car dans cette zone il y a assez de nourriture pour leurs bétails et de l’eau en abondance. Traditionnellement, les éleveurs transhumants reviennent au village Deux mois après les premières pluies dans celui-ci ; pour laisser le temps au pâturage de pousser. Ensuite le bétail rentre au village pour la saison. Or cette année toute la saison de pluie n’a duré que deux mois. Quand le bétail est rentré, ils ont dû repartir rapidement en transhumance, en raison de l’absence d’eau. Cela créer des conflits avec les cultivateurs et d’autres personnes qui partagent leurs ressources avec eux.”
Gournoida : “Les animaux ont du mal à bien se nourrir car souvent après une bonne semaine de pluie, il y aura une a deux semaines de sècheresse donc absence de pluie. Du coup il n’y a plus de l’herbe ni fraiche ni sèche alors c’est la misère pour le bétail. Le mode de vie de semi-nomadisme n’a pas été omis. Elle a demandé à la communauté où ils passent pendant la saison sèche et quel changement ils avaient remarqués dans leurs parcours ? Et la réponse était dans les année 90 ils hivernaient entre 20 à 25 km du village mais actuellement ils vont beaucoup plus loin Dans le Yaïré (Marécages) à peu près a 40 km vers le fleuve Logone. Mais hélas il rencontre pleins des problèmes entre autres l’obstructions des couloirs de transhumance et passage par les champs, les jardins des autorités ou des officiers haut gradés. Et il fait chercher par ou passé pour ne pas s’attiré des problèmes. Sur le chemin de contournement ils rencontrent des voleurs des hommes en uniformes et des champs pièges partout.”
La communauté a précisé que l’année dernière l’élevage était meilleure car la pluie n’était pas intense mais était régulière et il y eu de l’herbe et les vaches ont données beaucoup de lait. Mais cette année avec beaucoup des pluies irrégulières et beaucoup d’insectes donc il n’y a eu du lait et le bétail sont plus maigres.
L’atelier a permis de faire progresser le diagnostic de la situation pour les communautés, et de préparer les stratégies d’adaptation au changement climatique, pour mettre en place des activités génératrices de revenues pour les femmes, permettant de compenser les pertes de revenus de l’élevage lié au changement climatique, et scolariser les enfants.