𝐀̀ 𝐥’𝐨𝐜𝐜𝐚𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐝𝐢𝐱𝐢𝐞̀𝐦𝐞 𝐚𝐧𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝’𝐄𝐱𝐩𝐞𝐫𝐭𝐢𝐬𝐞 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐜𝐞́𝐥𝐞́𝐛𝐫𝐞́ 𝐚̀ 𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬.

À l’occasion du dixième anniversaire d’Expertise France célébré à Paris, Mme Hindou Oumarou Ibrahim, coordinatrice d’AFPAT et écologiste, a pris la parole pour souligner l’importance de la protection des écosystèmes. Elle a déclaré : « Nous protégeons les écosystèmes non pas parce qu’une loi ou un traité nous y oblige, mais parce que nous avons été éduqués pour travailler avec la nature et non pour la détruire. Cela nous permet de préserver des écosystèmes qui agissent comme des puits de carbone et des défenses naturelles contre le réchauffement climatique. »

Au cours des trois dernières années, son organisation, avec le soutien d’Expertise France, a prouvé que l’investissement dans les droits des peuples autochtones et la transmission de leurs connaissances traditionnelles sont à la fois rentables et efficaces. Elle a mis en avant des projets dirigés par des femmes qui ont permis de gérer les ressources de manière durable, de lutter contre la désertification et de protéger les écosystèmes. « Ces initiatives augmentent les revenus des femmes, réduisent l’insécurité alimentaire et stockent du carbone », a-t-elle ajouté.

Cependant, elle a souligné que moins de 1% des financements mondiaux sont attribués aux autochtones, malgré leur efficacité. Pour illustrer cette injustice, elle a comparé cela à un traitement inéquitable dans le sport : « C’est comme si le Real Madrid disait à M’Bappé : “tu es le meilleur joueur, mais on va te verser moins de 1% du salaire du gardien”. Ça ne marche pas. »

Pour Mme Ibrahim, le grand défi lors de la COP30 à Belém est d’assurer un accès direct aux financements pour les autochtones afin de multiplier par 1000 les résultats obtenus sur le terrain. Elle a également insisté sur la nécessité d’avancer sur la question des minerais critiques nécessaires pour les batteries, l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables. Beaucoup de ces ressources se trouvent sur des terres autochtones où l’accaparement, les violations de droits et les assassinats de défenseurs de l’environnement ont été trop fréquents. Pour gérer ces minéraux essentiels à l’application de l’accord de Paris, qui fête cette année ses dix ans, des principes et lignes directrices ont été développés pour collaborer avec les gouvernements et les entreprises en vue d’une gestion durable.