A Bonn (Allemagne) s’est tenu la première réunion des négociations sur le climat après l’accord de Paris, et la cérémonie de signature de l’accord le 22 avril à Paris. Avec IPACC, le comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique, l’Association des Femmes Peules et peuple Autochtones du Tchad (AFPAT) a participé à ces négociations essentielles pour préparer la mise en œuvre de l’accord de Paris, alors que les conséquences du changement climatique se font sentir partout sur la planète et surtout en Afrique.
À Bonn, les premières négociations sur le climat post-COP21 s’est tenue du 16 au 26 Mai 2016 à Bonn en Allemagne pour discuter de la mise en œuvre de l’accord de Paris. Il y a eu trois grandes sessions techniques dont le SBSTA, SBI et APA. APA a pour mandat de discuter la mise en œuvre de l’accord de Paris. C’est le nouvel organe qui remplace ADP qui avait le mandat de préparer l’accord de Paris.
Pendant la première semaine, dans APA il y a eu 5 jours de discussion sur l’agenda de travail. Une fois que les Etats parties sont mis d’accord, les négociations ont commencé par une discussion sur le guide de mise en œuvre des contributions préalables des Etats parties au niveau national (CPDN) qui deviendront désormais les contributions au niveau national tout simplement (CDN)
Pour AFPAT et l’ensemble du caucus des peuples autochtones, il est important que la mise en œuvre des contributions des Etats respectent pleinement ce qui a été décidé à Paris, et notamment les droits humains et les droits des peuples autochtones. Ces derniers sont en effet parmi les plus exposés aux conséquences du dérèglement climatique, et peuvent aussi apporter des solutions concrètes en utilisant les savoirs traditionnels qui sont reconnus dans plusieurs textes de la Convention Climat.
Le caucus des peuples autochtones s’est réuni tout le matin de 9h à 10h en réunion de coordination pour préparer la stratégie du jour et nominé les personnes pour suivre les négociations. Nos priorités ont porté sur la mise en œuvre de l’accord de Paris et notamment sur les points directement liés comme le préambule qui reconnaît les droits des peuples autochtones et l’article 7 sur l’adaptation qui reconnaît les connaissances des peuples autochtones.
Nous avions proposé aux Etats d’organiser un atelier d’experts techniques, sur les connaissances des peuples autochtones sur l’adaptation et l’atténuation avant la COP22 à Marrakech. Cela permettra de définir les contributions et la prise en compte des connaissances des peuples autochtones. Cela a été proposé par les pays de LMDC qui ont également fait des déclarations de soutien pendant plusieurs sessions. L’objectif est à la longue d’avoir un groupe d’expert technique sous le SBI afin de présenter des rapports pendant chaque COP sur les avancées et les difficultés rencontrée pour mobiliser les connaissances traditionnelles et les lacunes.
Une proposition d’une plateforme des peuples autochtones et communautés locales était aussi à l’ordre du jour, mais cela n’était claire pour les Etats et également les peuples autochtones. Tout de même la discussion était prévue par la secrétaire général de la convention Mme Christiana Figures et AFPAT continuera à suivre ce point.
Si cette session de Bonn a abouti sur peu de résultats concrets, AFPAT s’est engagé auprès de la présidence Française de la COP21 et de la présidence Marocaine de la COP22 pour s’assurer de la continuité du dialogue entre les peuples autochtones et les Etats Parties.
Le Maroc a en effet choisi de faire de l’Afrique, de l’adaptation et du renforcement de capacité sa priorité pour la COP22, qui se tiendra sur le continent Africain, 5 ans après la conférence de Durban en Afrique du Sud qui avait lancé les négociations pour Paris.
10 jours épuisés et nous voilà à 5 mois de Marrakech sans beaucoup d’avancées.